« Mémoire rafraîchissante » : différence entre les versions
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{{HeaderTestimony}} | {{HeaderTestimony}} | ||
==Principes généraux== | ==Principes généraux== | ||
La doctrine de la « mémoire actuelle ravivée » est la manière dont un témoin peut rafraîchir sa mémoire. | La doctrine de la {{Tr}}« mémoire actuelle ravivée » est la manière dont un témoin peut rafraîchir sa mémoire. | ||
Un témoin peut utiliser n’importe quel document pour se rafraîchir la mémoire.<ref> | Un témoin peut utiliser n’importe quel document pour se rafraîchir la mémoire.<ref> | ||
Sopinka, Lederman, and Bryant, The Law of Evidence in Canada, 2d ed. (Toronto and Vancouver: Butterworths, 1999){{at-|16.77}}<br> | Sopinka, Lederman, and Bryant, The Law of Evidence in Canada, 2d ed. (Toronto and Vancouver: Butterworths, 1999){{at-|16.77}}<br> | ||
{{CanLIIRP|KGB|6gwj|1998 CanLII 7125 (ON CA)|125 CCC (3d) 61}}{{perONCA|Osborne JA}}<br> | {{CanLIIRP|KGB|6gwj|1998 CanLII 7125 (ON CA)|125 CCC (3d) 61}}{{perONCA|Osborne JA}}<br> | ||
{{CanLIIR-N|Bengert et al (No. 5)|(1978), [1979] 1 WWR 472, (BCSC)}} aff’d [http://canlii.ca/t/23lwp 1980 CanLII 321] (BCCA), 53 CCC (2d) 481{{TheCourtBCCA}} at 521-24 leave ref'd [1980] 2 | {{CanLIIR-N|Bengert et al (No. 5)|(1978), [1979] 1 WWR 472, (BCSC)}} aff’d [http://canlii.ca/t/23lwp 1980 CanLII 321] (BCCA), 53 CCC (2d) 481{{TheCourtBCCA}} at 521-24 leave ref'd [1980] 2 RCS v.<br> | ||
{{UKCase|Henry v Lee| (1814), 2 Chitty 124 (H.L.)}} (...[I]f upon looking at '''any''' document he can so far refresh his memory as to recollect a circumstance, it is sufficient; and it makes no difference, that the memorandum was written by himself, for it is not the memorandum that is the evidence but the recollection of the witness. [emphasis in original])<br> | {{UKCase|Henry v Lee| (1814), 2 Chitty 124 (H.L.)}} (...[I]f upon looking at '''any''' document he can so far refresh his memory as to recollect a circumstance, it is sufficient; and it makes no difference, that the memorandum was written by himself, for it is not the memorandum that is the evidence but the recollection of the witness. [emphasis in original])<br> | ||
</ref> | </ref> | ||
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Il n'y a "aucune formule précise à suivre", il devrait y avoir des preuves de ce qui suit :<ref> | Il n'y a "aucune formule précise à suivre", il devrait y avoir des preuves de ce qui suit :<ref> | ||
{{CanLIIRP|Wilks|1lph6|2005 MBCA 99 (CanLII)|201 CCC (3d) 11}}{{perMBCA|Philp and Freedman JA}}{{atL|1lph6|43}} ( | {{CanLIIRP|Wilks|1lph6|2005 MBCA 99 (CanLII)|201 CCC (3d) 11}}{{perMBCA|Philp and Freedman JA}}{{atL|1lph6|43}} ( {{Tr}}« Although no precise formula need be followed, the substance of what is dealt with in the following extract from [the book] Fundamentals of Trial Technique... » )<br> | ||
</ref> | </ref> | ||
# Le témoin connaît les faits, mais a un trou de mémoire à la barre. | # Le témoin connaît les faits, mais a un trou de mémoire à la barre. | ||
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# Le témoin témoigne désormais de ce qu'il sait, sans autre aide du rapport ou d'autres écrits. | # Le témoin témoigne désormais de ce qu'il sait, sans autre aide du rapport ou d'autres écrits. | ||
Afin d'empêcher le témoin d'exploiter cette règle pour « simplement régurgiter » son témoignage plutôt que de réellement rafraîchir sa mémoire, l'avocat de la partie adverse doit avoir accès à l'élément utilisé pour rafraîchir sa mémoire.<ref> | Afin d'empêcher le témoin d'exploiter cette règle pour {{Tr}}« simplement régurgiter » son témoignage plutôt que de réellement rafraîchir sa mémoire, l'avocat de la partie adverse doit avoir accès à l'élément utilisé pour rafraîchir sa mémoire.<ref> | ||
{{supra1|Stone v Ellerman}}{{atL|2438b|56}}<br> | {{supra1|Stone v Ellerman}}{{atL|2438b|56}}<br> | ||
</ref> | </ref> | ||
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Cela ne sera « pas » applicable lorsque le témoin déclare simplement quelque chose qui contredit quelque chose qui a été fait dans une déclaration antérieure. | Cela ne sera « pas » applicable lorsque le témoin déclare simplement quelque chose qui contredit quelque chose qui a été fait dans une déclaration antérieure. | ||
Le rafraîchissement de la mémoire est permis par la doctrine de la « mémoire présente ravivée » qui permet à un témoin déposant de rafraîchir sa mémoire.<ref> par exemple. {{supra1|KGB}} à 18 | Le rafraîchissement de la mémoire est permis par la doctrine de la {{Tr}}« mémoire présente ravivée » qui permet à un témoin déposant de rafraîchir sa mémoire.<ref> par exemple. {{supra1|KGB}} à 18 | ||
</ref> | </ref> | ||
Ce n'est pas l'aide qui devient la preuve mais plutôt c'est seulement un mécanisme pour évoquer la mémoire du témoin qui produit la preuve.<ref> | Ce n'est pas l'aide qui devient la preuve mais plutôt c'est seulement un mécanisme pour évoquer la mémoire du témoin qui produit la preuve.<ref> | ||
{{CanLIIRPC|Cornerstone Co-operative Homes Inc v Spilchuk|1hz7n|2004 CanLII 32328 (ONSC)|[2004] OJ No 4094}}{{perONSC|Quinn J}}{{atL|1hz7n|13}}<br> | {{CanLIIRPC|Cornerstone Co-operative Homes Inc v Spilchuk|1hz7n|2004 CanLII 32328 (ONSC)|[2004] OJ No 4094}}{{perONSC|Quinn J}}{{atL|1hz7n|13}}<br> | ||
Voir également {{CanLIIRx|Gadzo|22z8l|2009 ONCJ 126 (CanLII)}}{{perONCJ|Cuthbertson J}}</ref> | |||
La doctrine traditionnelle de la mémoire rafraîchissante permet à une personne d'utiliser tout ce qui est écrit "fait ou vérifié par elle-même concernant et simultanément aux faits dont elle témoigne". Là où ce n'était pas lui qui l'avait écrit, il a examiné la déclaration lorsque les faits étaient frais dans son esprit et "il savait que la déclaration était correcte."<ref> | La doctrine traditionnelle de la mémoire rafraîchissante permet à une personne d'utiliser tout ce qui est écrit "fait ou vérifié par elle-même concernant et simultanément aux faits dont elle témoigne". Là où ce n'était pas lui qui l'avait écrit, il a examiné la déclaration lorsque les faits étaient frais dans son esprit et "il savait que la déclaration était correcte."<ref> | ||
{{CanLIIRC-N|Fleming v Toronto R.W. Co|, [1911] OJ No 40}}{{perONSC|MacLaren JA}}{{At-|23}} ( | {{CanLIIRC-N|Fleming v Toronto R.W. Co|, [1911] OJ No 40}}{{perONSC|MacLaren JA}}{{At-|23}} ( {{Tr}}« The law on the subject is, I consider, correctly laid down in Phipson on Evidence, 5th ed., p. 466, as follows: "A witness may refresh his memory by reference to any writing made or verified by himself concerning and contemporaneously with the facts to which he testifies. ... The writing may have been made either by the witness himself, or by others, providing in the latter case that it was read by him when the facts were fresh in his memory, and he knew the statement to be correct. » ) aff'd at 47 RCS 612, [http://canlii.ca/t/1tsqc 1913 CanLII 3] (CSC){{Plurality}} | ||
</ref> | </ref> | ||
Des opinions plus récentes suggèrent qu'un témoin « peut consulter n'importe quel document pendant son témoignage. Tant que le document suscite un souvenir réel de l'événement enregistré. »<ref> | Des opinions plus récentes suggèrent qu'un témoin {{Tr}}« peut consulter n'importe quel document pendant son témoignage. Tant que le document suscite un souvenir réel de l'événement enregistré. »<ref> | ||
Paciocco and Stuesser, The Law of Evidence, Fourth Edition, (2005, Irwin Law Inc){{atp|377}}<br> | Paciocco and Stuesser, The Law of Evidence, Fourth Edition, (2005, Irwin Law Inc){{atp|377}}<br> | ||
{{CanLIIRx|Biondo|237sk|2009 ONCJ 171 (CanLII)}}{{perONCJ|Dechert J}}{{atL|237sk|16}}<br> | {{CanLIIRx|Biondo|237sk|2009 ONCJ 171 (CanLII)}}{{perONCJ|Dechert J}}{{atL|237sk|16}}<br> | ||
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{{CanLIIRP|Wilks|1lph6|2005 MBCA 99 (CanLII)|201 CCC (3d) 11}}{{perMBCA|Philp and Freedman JJA}}{{atsL|1lph6|18|, 19}}<br> | {{CanLIIRP|Wilks|1lph6|2005 MBCA 99 (CanLII)|201 CCC (3d) 11}}{{perMBCA|Philp and Freedman JJA}}{{atsL|1lph6|18|, 19}}<br> | ||
{{CanLIIRPC|Cornerstone Co-operative Homes Inc v Spilchuk|1hz7n|2004 CanLII 32328 (ONSC)|[2004] OJ No 4094}}{{perONSC|Quinn J}}{{atL|1hz7n|13}}<br> | {{CanLIIRPC|Cornerstone Co-operative Homes Inc v Spilchuk|1hz7n|2004 CanLII 32328 (ONSC)|[2004] OJ No 4094}}{{perONSC|Quinn J}}{{atL|1hz7n|13}}<br> | ||
see Mewett, Alan W., Witnesses (Toronto: Carswell, 1997 -- Rel. 2), pp. 13-2 and 13-3 ( | see Mewett, Alan W., Witnesses (Toronto: Carswell, 1997 -- Rel. 2), pp. 13-2 and 13-3 ( {{Tr}}« one has a record of what was once remembered but is no longer remembered . . . [I]t is only where a present memory is actually revived that it can be said to be 'refreshed' » ) | ||
</ref> | </ref> | ||
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</ref> | </ref> | ||
* le dossier soit rendu contemporain des événements qu'il enregistre<ref> | * le dossier soit rendu contemporain des événements qu'il enregistre<ref> | ||
e.g. {{CanLIIRP|Gwozdowski|g19r8|1972 CanLII 541 (ON CA)|2 OR 50}}{{perONCA|Gale CJ}}, citing Phipson ( | e.g. {{CanLIIRP|Gwozdowski|g19r8|1972 CanLII 541 (ON CA)|2 OR 50}}{{perONCA|Gale CJ}}, citing Phipson ( {{Tr}}« A witness may refresh his memory by reference to any writing made or verified by himself concerning, and contemporaneously with, the facts to which he testifies; » )</ref> | ||
* il a été écrit de la main de la personne qui témoigne, à moins qu'il n'ait été lu par le témoin alors que le souvenir était frais dans son esprit ;<ref> | * il a été écrit de la main de la personne qui témoigne, à moins qu'il n'ait été lu par le témoin alors que le souvenir était frais dans son esprit ;<ref> | ||
see {{ibid1|Gwozdowski}} </ref> | see {{ibid1|Gwozdowski}} </ref> | ||
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==Chose à utiliser pour rafraîchir la mémoire== | ==Chose à utiliser pour rafraîchir la mémoire== | ||
L'outil utilisé pour rafraîchir la mémoire peut être n'importe quoi (un son, une image, une odeur, etc.). Le déclencheur n'est pas significatif.<ref> | L'outil utilisé pour rafraîchir la mémoire peut être n'importe quoi (un son, une image, une odeur, etc.). Le déclencheur n'est pas significatif.<ref> | ||
eg. {{CanLIIRP|KGB|6gwj|1998 CanLII 7125 (ON CA)| (1998), 109 OAC 138, 125 CCC (3d) 61}}{{perONCA|Osborne JA}} at 18 ( | eg. {{CanLIIRP|KGB|6gwj|1998 CanLII 7125 (ON CA)| (1998), 109 OAC 138, 125 CCC (3d) 61}}{{perONCA|Osborne JA}} at 18 ( {{Tr}}« I see nothing wrong with either witness reviewing her police statement before testifying. There is also nothing wrong with a defence counsel attempting to determine in cross-examination whether Mrs. D. or Mrs. McD. had a present memory of events about which she testified. What triggers recollection is not significant. » )<br> | ||
{{CanLIIRP|Colangelo|1tf41|2007 ONCJ 489 (CanLII)|[2007] OJ No 4070}}{{perONCJ|Lampkin J}}{{atL|1tf41|29}} ( | {{CanLIIRP|Colangelo|1tf41|2007 ONCJ 489 (CanLII)|[2007] OJ No 4070}}{{perONCJ|Lampkin J}}{{atL|1tf41|29}} ( {{Tr}}« What triggers recollection is not significant » )<br> | ||
{{CanLIIRP|Fliss|51vj|2002 | {{CanLIIRP|Fliss|51vj|2002 CSC 16 (CanLII)|[2002] 1 RCS 535}}{{perSCC-H|Binnie J}}( {{Tr}}« The stimulus may be hearsay, it may itself be largely inaccurate, it may be nothing more than the sight of someone who had been present or hearing some music that had played in the background » ) | ||
cf. {{CanLIIRP|Gwozdowski|g19r8|1972 CanLII 541 (ON CA)|2 OR 50}}{{perONCA|Gale CJ}} - suggests you cannot use someone else's notes to refresh memory | cf. {{CanLIIRP|Gwozdowski|g19r8|1972 CanLII 541 (ON CA)|2 OR 50}}{{perONCA|Gale CJ}} - suggests you cannot use someone else's notes to refresh memory | ||
</ref> | </ref> | ||
Tout type de document peut être utilisé pour rafraîchir la mémoire d'un témoin. Il n'est pas nécessaire qu'il s'agisse d'un document rédigé par le témoin.<ref> | Tout type de document peut être utilisé pour rafraîchir la mémoire d'un témoin. Il n'est pas nécessaire qu'il s'agisse d'un document rédigé par le témoin.<ref> | ||
{{CanLIIRPC|Cornerstone Co-operative Homes Inc v Spilchuk|1hz7n|2004 CanLII 32328 (ONSC)|[2004] OJ No 4094}}{{perONSC|Quinn J}}{{atL|1hz7n|13}} ( | {{CanLIIRPC|Cornerstone Co-operative Homes Inc v Spilchuk|1hz7n|2004 CanLII 32328 (ONSC)|[2004] OJ No 4094}}{{perONSC|Quinn J}}{{atL|1hz7n|13}} ( {{Tr}}« it makes no difference that the memorandum is not written by [the witness], for it is not the memorandum that is the evidence but the recollection of the witness » )<br> | ||
{{CanLIIRP|KGB|6gwj|1998 CanLII 7125 (ON CA)|125 CCC (3d) 61}}{{perONCA|Osborne JA}}{{atsL|6gwj|18| | {{CanLIIRP|KGB|6gwj|1998 CanLII 7125 (ON CA)|125 CCC (3d) 61}}{{perONCA|Osborne JA}}{{atsL|6gwj|18| à 19}} (“ [19] There is a danger in allowing the phrase "refreshing memory" to apply to those cases where the witness has no present memory, but is able to state that she accurately recorded a past event. In such cases, the witness has no present memory. The evidence, to the extent there is any, is the past record. When a witness refreshes her memory from some external source or event, she has a present memory, albeit one that has been refreshed; how reliable and truthful her recollection is, will be determined by the trier of fact, as happened here. “)<br> | ||
</ref> | </ref> | ||
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{{CanLIIR-N|Husbands| (1973) 24 CRNS 188}}</ref> | {{CanLIIR-N|Husbands| (1973) 24 CRNS 188}}</ref> | ||
Traditionnellement, l'avocat peut rafraîchir la mémoire d'un témoin qui oublie en raison du laps de temps ou de la « timidité ».<ref> | Traditionnellement, l'avocat peut rafraîchir la mémoire d'un témoin qui oublie en raison du laps de temps ou de la {{Tr}}« timidité ».<ref> | ||
{{CanLIIRP|Coffin|22tqn|1956 CanLII 94 ( | {{CanLIIRP|Coffin|22tqn|1956 CanLII 94 (CSC)|[1956] RCS 191}}{{perSCC|Kellock J}}<br> | ||
{{CanLIIRP|Booth|2165c|1984 CanLII 338 (BC CA)|15 CCC (3d) 237}}{{perBCCA|Anderson JA}}<br> | {{CanLIIRP|Booth|2165c|1984 CanLII 338 (BC CA)|15 CCC (3d) 237}}{{perBCCA|Anderson JA}}<br> | ||
</ref> | </ref> | ||
Ligne 137 : | Ligne 137 : | ||
Même les notes qui ne sont pas exactes peuvent être utilisées comme aide-mémoire.<ref> | Même les notes qui ne sont pas exactes peuvent être utilisées comme aide-mémoire.<ref> | ||
{{CanLIIRx|Biondo|237sk|2009 ONCJ 171 (CanLII)}}{{perONCJ|Dechert J}}{{atsL|237sk|31| | {{CanLIIRx|Biondo|237sk|2009 ONCJ 171 (CanLII)}}{{perONCJ|Dechert J}}{{atsL|237sk|31| à 32}}<br> | ||
</ref> | </ref> | ||
Ligne 149 : | Ligne 149 : | ||
; Obligation de produire | ; Obligation de produire | ||
Le dossier utilisé pour rafraîchir la mémoire d'un témoin - que ce soit au procès ou des mois avant - doit être produit à l'autre partie.<ref> | Le dossier utilisé pour rafraîchir la mémoire d'un témoin - que ce soit au procès ou des mois avant - doit être produit à l'autre partie.<ref> | ||
{{CanLIIRPC|Cornerstone Co-operative Homes Inc v Spilchuk|1hz7n|2004 CanLII 32328 (ONSC)}}{{perONSC|Quinn J}}{{atL|1hz7n|16}} ( | {{CanLIIRPC|Cornerstone Co-operative Homes Inc v Spilchuk|1hz7n|2004 CanLII 32328 (ONSC)}}{{perONSC|Quinn J}}{{atL|1hz7n|16}} ( {{Tr}}« In my view, counsel cross-examining a witness is entitled to production of any document or notes (or item) that was reviewed (or examined) by the witness to refresh his or her memory before going into the box. It does not matter whether the act of refreshing occurred minutes, hours, days or months before testifying. Cross-examining counsel is entitled to production for the purpose of testing the reliability and truthfulness of the witness. » ) | ||
</ref> | </ref> | ||
Ligne 163 : | Ligne 163 : | ||
{{voir aussi|Privilège#Privilège en matière de litige}} | {{voir aussi|Privilège#Privilège en matière de litige}} | ||
Si, en règle générale, le document utilisé pour raviver la mémoire doit être divulgué à l'autre partie, cela n'est pas nécessaire dans le cas d'une déclaration générée par l'accusé. Ainsi, une déclaration faite par la défense et protégée par le secret professionnel de l'avocat ne peut pas être divulguée à la Couronne. Toutefois, si la déclaration a été créée uniquement à titre d'aide-mémoire, elle ne peut pas être privilégiée. Il est normalement souhaitable que la défense indique clairement l'objet du document dans le document lui-même.<ref> | Si, en règle générale, le document utilisé pour raviver la mémoire doit être divulgué à l'autre partie, cela n'est pas nécessaire dans le cas d'une déclaration générée par l'accusé. Ainsi, une déclaration faite par la défense et protégée par le secret professionnel de l'avocat ne peut pas être divulguée à la Couronne. Toutefois, si la déclaration a été créée uniquement à titre d'aide-mémoire, elle ne peut pas être privilégiée. Il est normalement souhaitable que la défense indique clairement l'objet du document dans le document lui-même.<ref> | ||
{{CanLIIRP|Fast|26wr0|2009 BCSC 1671 (CanLII)|[2009] BCJ No 2421 (BCSC)}}{{perBCSC|N Brown J}}{{atsL|26wr0|29| | {{CanLIIRP|Fast|26wr0|2009 BCSC 1671 (CanLII)|[2009] BCJ No 2421 (BCSC)}}{{perBCSC|N Brown J}}{{atsL|26wr0|29| à 31}}</ref> | ||
Le privilège dans un document restera en place même au moment où il est utilisé devant le tribunal pour rafraîchir une mémoire.<ref> | Le privilège dans un document restera en place même au moment où il est utilisé devant le tribunal pour rafraîchir une mémoire.<ref> | ||
{{CanLIIR-N|Parker|, [1985] OJ No 175 (CA)}}</ref> | {{CanLIIR-N|Parker|, [1985] OJ No 175 (CA)}}</ref> | ||
Les déclarations des témoins de la défense faites par des personnes non accusées ne sont généralement « pas » protégées par le secret professionnel de l'avocat. | Les déclarations des témoins de la défense faites par des personnes non accusées ne sont généralement {{Tr}}« pas » protégées par le secret professionnel de l'avocat. | ||
{{reflist|2}} | {{reflist|2}} | ||
Ligne 174 : | Ligne 174 : | ||
==Fiabilité de la mémoire actualisée== | ==Fiabilité de la mémoire actualisée== | ||
La crédibilité et la fiabilité d'un témoignage actualisé sont déterminées par le juge des faits.<ref> | La crédibilité et la fiabilité d'un témoignage actualisé sont déterminées par le juge des faits.<ref> | ||
{{CanLIIRPC|Cornerstone Co-operative Homes Inc v Spilchuk|1hz7n|2004 CanLII 32328 (ONSC)|[2004] OJ No 4094}}{{perONSC|Quinn J}}{{atL|1hz7n|13}} ( | {{CanLIIRPC|Cornerstone Co-operative Homes Inc v Spilchuk|1hz7n|2004 CanLII 32328 (ONSC)|[2004] OJ No 4094}}{{perONSC|Quinn J}}{{atL|1hz7n|13}} ( {{Tr}}« from some external source or event, she has a present memory, albeit one that has been refreshed; how reliable and truthful her recollection is, will be determined by the trier of fact » )<Br> | ||
{{CanLIIRP|KGB|6gwj|1998 CanLII 7125 (ON CA)| (1998), 109 OAC 138, 125 CCC (3d) 61}}{{perONCA|Osborne JA}}<Br> | {{CanLIIRP|KGB|6gwj|1998 CanLII 7125 (ON CA)| (1998), 109 OAC 138, 125 CCC (3d) 61}}{{perONCA|Osborne JA}}<Br> | ||
</ref> | </ref> | ||
L'avocat de la partie adverse peut contre-interroger sur le timing et la fiabilité du processus de rafraîchissement ainsi que se demander si le témoin « avait un souvenir présent des événements sur lesquels il a témoigné ».<ref> | L'avocat de la partie adverse peut contre-interroger sur le timing et la fiabilité du processus de rafraîchissement ainsi que se demander si le témoin {{Tr}}« avait un souvenir présent des événements sur lesquels il a témoigné ».<ref> | ||
{{supra1|Cornerstone}}{{atp|13}}<Br> | {{supra1|Cornerstone}}{{atp|13}}<Br> | ||
{{ibid1|KGB}}{{atp|67}} (CCC) | {{ibid1|KGB}}{{atp|67}} (CCC) | ||
Ligne 234 : | Ligne 234 : | ||
; L'élément de rafraîchissement n'est pas une exposition | ; L'élément de rafraîchissement n'est pas une exposition | ||
La « chose » utilisée pour rafraîchir la mémoire ne doit pas être présentée comme pièce à conviction car elle ne constitue pas une preuve.<ref> | La {{Tr}}« chose » utilisée pour rafraîchir la mémoire ne doit pas être présentée comme pièce à conviction car elle ne constitue pas une preuve.<ref> | ||
{{supra1|Violette}} | {{supra1|Violette}} | ||
{{CanLIIRP|Wilks|1lph6|2005 MBCA 99 (CanLII)|201 CCC (3d) 11 }}{{perMBCA|Philp et Freedman JA}}{{atL|1lph6|19}}<br> | {{CanLIIRP|Wilks|1lph6|2005 MBCA 99 (CanLII)|201 CCC (3d) 11 }}{{perMBCA|Philp et Freedman JA}}{{atL|1lph6|19}}<br> | ||
Ligne 261 : | Ligne 261 : | ||
Dans de telles circonstances, où l'interrogatoire sur une déclaration antérieure « n'a pas » pour but de discréditer ou de contracter le témoin, ce qui mettrait en jeu l'art. 9 de la Loi sur la preuve au Canada, « le tribunal a le pouvoir discrétionnaire... d'assouplir [la règle lorsqu'] il le juge nécessaire dans l'intérêt de la justice. »<ref> | Dans de telles circonstances, où l'interrogatoire sur une déclaration antérieure « n'a pas » pour but de discréditer ou de contracter le témoin, ce qui mettrait en jeu l'art. 9 de la Loi sur la preuve au Canada, « le tribunal a le pouvoir discrétionnaire... d'assouplir [la règle lorsqu'] il le juge nécessaire dans l'intérêt de la justice. »<ref> | ||
{{CanLIIRP|Coffin|22tqn|1956 CanLII 94 ( | {{CanLIIRP|Coffin|22tqn|1956 CanLII 94 (CSC)|[1956] RCS 191}}{{Plurality}}{{atps|22-23}}</ref> | ||
{{Reflist|2}} | {{Reflist|2}} | ||
Ligne 268 : | Ligne 268 : | ||
En général, il est considéré comme une pratique normale que les témoins examinent le contenu de leurs déclarations avant de témoigner.<ref> | En général, il est considéré comme une pratique normale que les témoins examinent le contenu de leurs déclarations avant de témoigner.<ref> | ||
{{CanLIIRP|Muise (No.1)|hv05w|1974 CanLII 1551 (NS CA)|22 CCC (2d) 487}}{{perNSCA|Macdonald JA}}<Br> | {{CanLIIRP|Muise (No.1)|hv05w|1974 CanLII 1551 (NS CA)|22 CCC (2d) 487}}{{perNSCA|Macdonald JA}}<Br> | ||
{{CanLIIR|PWM|hvg5r|2018 PECA 24 (CanLII)}} per Mitchell JA ( | {{CanLIIR|PWM|hvg5r|2018 PECA 24 (CanLII)}} per Mitchell JA ( {{Tr}}« ...it is a normal practice of counsel for both Crown and defence to have adult witnesses review the contents of any statements they may have made prior to giving viva voce evidence at trial. There is nothing wrong with this practice... » ) | ||
</ref> | </ref> | ||
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==Voir également== | ==Voir également== | ||
* [[ | * [[Passées souvenirs enregistrés]] |